La journée Nationale des DYS, qui a eu lieu le 10 octobre dernier, a été récemment créée et concernerait environ 7 millions de personnes en France soit 7% (source ANACT.FR) de la population Française. Ces chiffres restent à prendre avec beaucoup de prudence car il est difficile aujourd’hui d’obtenir des études fiables.
L’Education Nationale a pris la mesure de ces difficultés pour nos enfants et permet aujourd’hui des adaptations. Le monde du travail est quant à lui dans une démarche de prise de conscience et devrait pouvoir lui aussi permettre des ajustements pour ces mêmes personnes en situation professionnelle.
Qu’est qu’un DYS… ?
DYS est un raccourci du langage pour évoquer une partie ou l’ensemble des troubles d’apprentissage dont le préfixe est « dys » : dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dysorthographie…
Ce terme n’est plus d’actualité, on parle aujourd’hui de troubles cognitifs spécifiques, selon la Fédération Française des DYS. Ils apparaissent à l’âge enfant et persistent pour toute la vie d’adulte et provoquent parfois un déséquilibre psycho affectif. Ils sont innés à chacun c’est-à-dire qu’on nait avec ce trouble et chacun trouve les capacités pour le réguler, le compenser ou l’ajuster durant sa vie. Ils sont regroupés en 6 catégories différentes et touchent le langage écrit, oral, le développement moteur, le développement des processus attentionnels, mnésiques et des activités numériques.
… en situation professionnelle
Ces troubles invisibles impactent la lecture, l’écriture ou encore le calcul. Les conséquences sont variables d’un salarié à l’autre en fonction de sa personnalité mais aussi de son parcours éducatif, professionnel et en fonction de ses capacités.
« Une des particularités de ces troubles est « leur inconstance » selon les situations ou les tâches à effectuer. Une personne dysgraphique peut s’exprimer avec aisance, mais rencontrer des difficultés pour les tâches écrites, un salarié souffrant de dyscalculie peut être très organisé mais avoir du mal à gérer son temps. » (source : https://veille-travail.anact.fr/produits-documentaires/comment-ameliorer-les-conditions-de-travail-des-travailleurs-atteints-de)
La reconnaissance de ces troubles est importante car ces salariés peuvent révéler de véritables difficultés d’intégration, d’évolutions professionnelles… Il est important qu’ils puissent être accompagnés par des personnes ressources au sein de leur entreprise : manager, RH, médecin du travail, chargé de maintien dans l’emploi, psychologue du travail, assistante sociale… Pour permettre l’accès à des aménagements, il est important que le salarié puisse en parler en toute confiance.
Tout adulte qui pense être atteint d’un de ces troubles peut faire le nécessaire pour en connaitre la nature exacte, cette démarche est possible à n’importe quel âge. Il faut s’adresser à son médecin traitant ou au médecin du travail.
De nombreuses solutions existent, les personnes adoptent très souvent des méthodes de compensation qui sont parfois source d’innovation pour l’entreprise. La communication auprès de l’ensemble des salariés permet une meilleur compréhension et intégration au sein des équipes.
Des indicateurs qui peuvent vous alerter
- Des fautes d’orthographe « imprévisibles », c’est-à-dire des fautes récurrentes qui ne peuvent pas être associées à un défaut de relecture, une réticence ou un refus de rédiger des rapports, comptes-rendus,
- Des erreurs récurrentes dans la réalisation de tâches nécessitant une bonne coordination des gestes,
- Difficultés d’élocution plus ou moins récurrentes ou dans la répétition de nouveaux mots,
- Le refus de réaliser des tâches en lien avec les chiffres, le calcul.
Pour chacun de ces exemples, il existe des outils de compensation prenant en compte la situation individuelle.
Comment le service social du travail vous accompagne ?
Les partenaires de l’entreprise tels que le service d’assistante sociale sont présents pour soutenir ces salariés porteurs de ces troubles mais également les parents accompagnant leurs enfants dans ces situations. Différentes démarches sont possibles pour soutenir les familles : lien avec les AGEFIPH, la MDPH, des associations ; il existe aussi dans certaines entreprises des accords portant sur les troubles DYS et ouvrant certains droits. L’objectif de ces démarches est de permettre une adaptation du collaborateur à son environnement pour un mieux-être au travail.