La journée mondiale sans téléphone mobile créée le 06 février 2001 est en fait depuis 2004 devenue un ensemble de trois jours afin de favoriser un débat de réflexion autour de cet outil de communication.
Pour 2020, l’événement a eu lieu exceptionnellement du 3 février au 9 février. Le choix du 6 février s’est porté le jour de la Saint Gaston, en référence au refrain de Nino Ferrer « Gaston, y a l’téléfon qui son, et y a jamais person qui y répond ».
L’idée de cette journée sans téléphone portable vient de l’écrivain français Phil Marso, qui après avoir publié son roman policier « Tueur de portable sans mobile apparent », a souhaité provoquer une réflexion dans les médias autour de cet outil.
Nous sommes invités à réfléchir à l’usage que nous faisons des téléphones portables.
« Journée mondiale sans téléphone mobile », ça semble être une bonne initiative pour lutter contre la nomophobie*, mais alors comment ferions-nous, assistante sociale du travail pour joindre les salariés sans téléphone ?
En effet, FOCSIE est un service social interentreprises ; il propose des prestations de service social aux entreprises, destinées aux salariés en contrat pérenne ou intermittent sur un large territoire. FOCSIE s’adapte aux besoins, contraintes et contextes des entreprises.
Le format habituel est d’installer une permanence au sein de l’entreprise, permettant aux salariés de solliciter l’assistante sociale en cas de besoin. Moins connue, mais fort répandue, l’accompagnement par téléphone est une prestation plus particulièrement offerte aux salariés qui n’ont pas de contrats permanents en entreprises. Le téléphone est donc la voie privilégiée d’accompagnement, la téléportation n’étant pas encore accessible en 2020 !
Et nous ne sommes pas les seules à communiquer avec les salariés par téléphone mobile ; les entreprises aussi le font pour proposer du travail. En restant connecté, le salarié en attente de mission est facilement accessible et donc réactif pour accéder à l’emploi !
Comment Focsie-Focsie Centre accompagne les salariés par téléphone?
Vous devez vous demander comment nous, les assistantes sociales de FOCSIE, accompagnons les salariés dans leurs démarches et notamment administratives ? Comment nous accédons à leurs justificatifs par téléphone ?
Parce que nous sommes à la page des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) : échanges de mails (sans forcément scanner le document, une photo lisible est possible), envois de courriers et de courriels ! Et nous frôlons même la téléportation en réalisant des entretiens via appel vidéo ! Ce mode de communication étant encore plus courant en réunions partenariales.
Les délais pour l’obtention de rendez-vous téléphoniques sont souvent moins conséquents qu’en rendez-vous physiques. Nous sommes même amenées à rappeler un salarié le jour-même s’il est sans solution d’hébergement.
Vous l’aurez compris, le contact le plus simple et le plus rapide est le téléphone mobile. Même si le salarié n’est pas reçu dans un bureau, il bénéficie des mêmes prestations. L’entretien est un acte professionnel posé par des assistantes sociales diplômées d’état, dans un cadre de missions. Nous sommes attentives à ce que les salariés soient disponibles au moment de l’appel.
Non, ce n’est pas parce que nous ne voyons pas ce qui se passe que nous n’entendons pas le contexte environnemental de l’appel. Nous prenons en compte le contexte tel que nous le percevons (les bruits de la route d’une personne au volant, la voix fébrile du réveil, les cris enthousiastes de jeux d’enfants en vacances scolaires) et proposons un accompagnement approprié.
Du verbal au non verbal: une autre forme d’évaluation
Par téléphone, sans visuel, nous développons d’autres moyens d’évaluation sur ce qui se joue en non verbal : l’intonation de la voix, les soupirs, les silences, les pleurs etc. La libération de parole est souvent facilitée par cette distance et encouragée notamment pour les suivis des salariés en arrêt ; afin de saisir les conséquences de leurs difficultés de santé sur leur quotidien et leur activité professionnelle.
Nous aussi, à l’autre bout du fil, nous tâchons de nommer notre ressenti pour créer la relation de confiance indispensable à l’accompagnement social.
Une prise de contact téléphonique, c’est une première écoute assurée par des personnes entraînées au recueil des demandes : elles prennent le message et nous le transmettent.
Finalement, la principale différence entre une assistante sociale du travail en interentreprises et celles qui interviennent par téléphone, c’est que la première laisse souvent sa porte ouverte lors de ses permanences en entreprise, alors que la seconde ferme la sienne pour ne pas attraper un mal de gorge et être disponible pour décrocher son téléphone.
Journée mondiale sans téléphone mobile… patron : avons-nous le droit de faire valoir notre droit de retrait ?
Mais peut-on vraiment décrocher du téléphone ? Parce que si on décroche, on répond… allô ?!
*phobie liée à la peur excessive d’être séparé de son téléphone mobile
Marie R. & l’équipe FOCSIE-FOCSIE Centre