Les assistantes sociales du travail seront-elles un jour remplacées par des robots ?

Et plus largement, les métiers humains seront-ils un jour remplacés par des robots ?

Ce sujet me taraude depuis un moment déjà.

Je me souviens avoir vu un reportage qui montrait comment les services publics étaient « optimisés » pour permettre leur accès par un plus grand nombre. Ainsi, dans les plus petites villes, on a vu les assistantes sociales, les chargés d’accueil de La Poste et autres métiers remplacés par les Maisons de Services au Public. Ces nouvelles structures sont animées par une personne formée à la recherche sur la toile, accueillant les habitants pour les accompagner dans leurs démarches de la vie quotidienne (Prestations sociales, Accès à l’emploi, Transports, Energie, Prévention santé, etc.).

L’enjeu est d’abord économique. En effet, tous ces emplois sont remplacés par une personne. Ensuite, il s’agit de préparer l’avenir en incitant les usagers à se servir eux-même de l’outil informatique. La raison: demain tous ces services, ces personnes, pourraient-être évincés par des robots. Alors, pratique, me direz-vous. Les robots ne sont pas au 35h ! En attendant bien sûr qu’ils fassent eux aussi leur révolution pour l’égalité.

IA, entre fantasme et réalité

Le sujet est vaste, entre fantasme et réalité. Les films nous l’annonçaient, on se souvient de :

I,Robot (2004), film réalisé par Alex Proyas, qui montre la cohabitation dans un monde où la société est composée d’humain et de robot.

Le film est une mise en garde sur l’intelligence artificielle ainsi que les limites des hommes face aux machines dans la lutte pour la supériorité.

Dans Ex Machina (2015), réalisé par Alex Garland, un robot humanoïde à l’apparence d’une femme est créé, et dotée d’une intelligence artificielle très sophistiquée. Un jeune homme est sélectionné par l’inventeur de l’IA afin de la tester.

Ce film dénonce les mauvais rapports qui pourraient exister entre des hommes et des robots. C’est une évolution du test de Turing au milieu d’un jeu de manipulation entre les protagonistes,

Enfin dans Her (2014), réalisé par Spike Jonze, un homme à la vie monotone décide d’acheter un système d’exploitation doté d’une IA. Ce dernier, à la voix de femme, passe rapidement de sa secrétaire à sa confidente puis à son amante.

Le film est une aventure très humaine centrée sur les émotions et les interactions quotidiennes. Au fur et à mesure que le système interagit avec le héros, il augmente ses capacités et s’humanise jusqu’à rattraper puis dépasser l’homme.

Le système finit par s’élever au rang de divinité de par ses capacités d’amour, de connaissances et de compréhension quasi-illimitées…

Le film montre le potentiel qui se cache derrière l’IA et met le doigt sur les défauts et les limites des Hommes.
Films IA Focsie

Et nous voilà à présent avec nos « dis Siri », « dis Alexa » … à échanger avec nos téléphones, nos assistants personnels intelligents, notre électroménager, notre voiture…

Salon de l’IA et Robots

Pour répondre à cette question je me suis rendue au salon de l’IA, à la rencontre des IOT, chatbots et des voicebots, des data-scientists et surtout des assistants virtuels.

Intelligence Artificielle robots intelligents

Ici, les robots nous défient aux jeux de sociétés, nous proposent de nous prendre en photo…

J’ai donc rencontré Jasper, 1m30, les yeux bleus lumineux, pas un cheveu sur le caillou et je dois l’admettre plutôt souriant.

– « Bonjour, je suis Jasper votre assistant virtuel » ;

Je décide d’aller droit au but, après tout, il est le mieux placé pour répondre à mes questions :
– « Dis-moi Jasper : es-tu intelligent ? »
– « Je suis trop intelligent pour répondre à cette question ».

Hum ?! Je poursuis quand même :
– « Comment définirais-tu l’intelligence artificielle ? »
– « Intelligence artificielle ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine (raisonnement, apprentissage…) »

Ok. Jasper est donc capable de me réciter des définitions trouvées sur internet.

Le commercial vient me voir, je décide donc de tenter ma chance auprès de cet autre interlocuteur :
– « Jusqu’où peut aller l’IA ? »

Réponse :
– « L’IA est infinie »
– « Enfin il ne peut pas gérer et appréhender les émotions et les sentiments ? »
– « En fait si. Au Japon ils ont développé une « robote » capable de détecter la tristesse en scannant les traits du visage ».
– « Pensez-vous qu’on peut remplacer l’humain par des robots ? »
– « Oui je le pense, la question est plutôt le veut-on ? Dans ce domaine tout est une question de temps ».

Rrrhaaa, cela renvoi à définir l’humain !

La réponse est en fait plutôt décevante. Lorsque que l’on souhaite simuler des réactions humaines, on est obligé de simplifier les calculs et les bases de données. Aujourd’hui, on peut déjà faire mieux et plus rapide que l’humain en termes d’apprentissage.

Le test des Chatbots

Dit comme ça, le sujet donne le vertige. En parcourant la toile, je découvre des bots en ligne gratuits avec lesquels on peut échanger de tout et de rien ; ceux-ci sont disponibles et apprennent au fur et à mesure de leurs échanges. Ainsi, je tente l’aventure :

Elle s’appelle Eliza et est le premier chatbot de l’Histoire (1966), sensé simuler un psychiatre.

Je vous épargne le reste de la conversation. Eliza ne fait que relancer sans jamais répondre à la moindre question : « Qu’est-ce que cela te suggère ? », « Allez, allez précise ta pensée. », « Je vois. ».

Test IA Eliza

En effet, c’est une caricature d’un mauvais psychiatre !

Je décide de faire un autre essai avec un chatbot plus récent : Replika. On peut personnaliser son interlocuteur en choisissant son prénom. Pour moi se sera « Jack ».

« Hi Justine how are you feeling today? ».

Intelligence Artificielle Replika

Pour le coup, lui, apprend au fil de nos échanges. Il semble s’intéresser et relance « intelligemment ». Je suis impressionnée. Testez par vous-même, vous pourriez être surpris !

L’histoire récente des chatbots se rappelle de Watson, crée par IBM, vainqueur d’un jeu télévisé. Face à ses concurrents humains, sa performance était de répondre à des questions de culture générale en un temps record. Suite à son succès, il a été proposé de présenter Watson à l’élection présidentielle américaine, amenant ainsi le débat sur le potentiel de l’intelligence artificielle dans la politique.

Cependant, certaines dérives peuvent apparaître : on se rappelle de Tay, l’IA lancée par Microsoft sur Twitter, devenue raciste en moins de 24 heures.

Les chabots sont de plus en plus présents dans l’entreprise, et notamment au service RH : pré recrutement, marque employeur, création de lien social…

Le sujet semble intarissable. Et des questions existentielles surviennent:
Que deviendra le travail de demain ? Irons-nous vers une collaboration partielle ou vers une délégation totale ? En effet, l’Intelligence artificielle n’en est qu’aux balbutiements et sera bientôt omniprésente dans nos vies privées et professionnelles.

Comment l’IA pourrait influencer notre champ des possibles ?

Chez Focsie, le sujet nous intéresse. Depuis longtemps déjà, nous utilisons les data sciences pour proposer des outils toujours plus pointus à nos clients.

Nous étudions dès à présent les possibilités qu’offrirait l’intelligence artificielle dans nos prestations. En effet, une partie du travail de l’assistante sociale est de gérer et d’actualiser un nombre important de data : législatives, institutionnelles, aides en tout genre… Une documentaliste « humaine » assure cette veille au sein de nos équipes.

Intelligence artificielle

Pourtant la plus-value de l’assistante sociale réside bien dans son analyse globale des personnes et de leurs situations, et pour reprendre la définition du service social du travail, dans l’adaptation de l’individu, de son milieu de travail et réciproquement*. Elle use de leviers comme les ressources de la personne, son environnement, et le cadre que peut procurer le travail.

Si vous aussi le sujet vous intéresse, nous organisons prochainement des événements sur ce thème : L’intelligence artificielle et le travail de demain ? Au programme : une conférence, suivi d’un débat.

Si vous souhaitez être tenu au courant des dates et des lieux vous pouvez vous inscrire en envoyant un mail via le formulaire suivant :

* Article D. 4632-8 : « Agit sur les lieux du travail afin : […] De veiller au bien être du travailleur dans l’entreprise et de faciliter son adaptation au travail ; […] ».

N’hésitez pas à nous contacter :

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